En guise de memoire (French Edition)

Description

PRÉFACE Fleur du Désert. En Dépit de tout. Rires et pleurs. Aucun de ces titres ne saurait déparer ce premier recueil de poèmes de Maggy Codio. Poète et artiste, à juste titre, elle a su combiner mots, images et symboles pour nous inviter à entrer dans son univers complexe fait de bonheur élusif, de cris de désespoir, d’échos de rêves avortés, de tourbillons d’émotions, d’ironie, ou de rires désabusés formant des images poignantes que des regards aveugles, des cerveaux racornis, contemplent sans rien comprendre. D aucuns diraient que ce ne sont que des chapelets de lamentations ou d’ânonnements chaotiques ou jaillissent faits et images reflétant une vie étiolée sous un soleil sans chaleur qui souvent fait pleurer l’âme et parfois tue. Le verbe, dit-on, est source de malentendus. Qu’en est-il alors des gémissements, des larmes, des soupirs voire des rires sans éclats, sans chaleur et sans joie ? Rire de stupéfaction, d’incrédulité… quand, naïve, on s’attendait à mieux, on croyait en des contes de fées, à tonton Noël, l’on prenait volontiers des vessies pour des lanternes, question d’être à la page, de s’avérer une fille modèle, une fille « normale ». C’était, à coup sûr, le temps ou l’on copiait des chansonnettes françaises, à l’âge où la fleur symbolisait l’amour où la lumière voulait dire espoir, sécurité, protection et la nuit noire le néant, loup-garou, zobop, danger et peur, à Mont-Organisé, au Cap-Haïtien, à Port-au-Prince, à New York, à Miami, et ailleurs. Mais voilà que l’on se réveille encore en un jour ténébreux et sans chaleur où le sol s’effondre, où toute réalité devient mirages, où toutes volutes d’espoir ne sont que cauchemars, les murs solides des buées et les êtres des fantômes. L’on reste tout perplexe, tout hébété. Moi qui croyais, semble dire Maggy, que tout était vrai, que c’était de l’amour vrai ! Ce n’étaient donc que des histoires, de la bonne blague. Quelle mâle gaîté ! Ciel, si ceci se sait… En peu de temps l’innocence s’effrite. À sa place s’affirme un cœur meurtri, une âme sceptique et pourtant assoiffée encore d’espoir. Car au bout du tunnel, une flamme chétive frétille encore alors que résonnait au loin le glas… Et si ce n’était qu’un terrible cauchemar et si elle allait se réveiller pour se gaver de rosées pures, de vérité, et de vie ? Je suis encore vivante, pensa-t-elle, tout étonnée et ravie. Tout peut changer, se dit-elle, à par soi, se rappelant que le bonheur n’est au fond qu’une attitude, qu’une illusion. Et elle refuse de succomber, de se laisser choir. Et elle se garde bien de sombrer ou de s’enliser. Sursum corda. Haut les cœurs ! « Moi » jusqu’aux nues ! Telle est, à mon humble avis, la Maggy que je connais, un paquet débordant de douleur, de fureur de vivre, de joie, d’enthousiasme, de générosité, de spontanéité, d’espoir, d’amour, de vérité, de candeur, et de foi, sans fard. Sa poésie n’est autre qu’elle-même. À vous, chers lecteurs et lectrices, de la découvrir et de l’apprécier dans toute sa tendresse, sa sincérité, sa simplicité, ses talents artistiques et sa dimension humaine. Fred Thomas, le 4 août 2014